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​UN PEU D'HISTOIRE ....

GLONS , le village à travers le temps...

 

Dès le Xème siècle on relève les noms de Gladunum, Gladuns, Gladona, Gladon; diverses significations ont été tirées de ces noms suivant les racines celtiques, romanes ou germaniques; il semblerait en définitive que la signification tourne autour d'une idée de place forte ou fortifiée,ou de montagne forteresse.Mais Glons semblait être une vallée habitée bien avant et ce dès la préhistoire, également pendant la période gallo-romaine et mérovingienne nous avons pour ces périodes des témoignages historiques(vestiges, documents écrits...).

 

Les quatre seigneuries :

 

Au Moyen-Âge le village comptait quatre seigneuries : saint Laurent , Oborne, saint Pierre et enfin De Brus.

 

ferme abbatiale saint Laurent, classée le 29/05/62

Cette très belle ferme abbatiale était toujours très bien conservée jusqu'à la fin du siècle dernier(photo) mais deux incendies l'ont malheureusement fortement endommagée. Cette ferme fut classée le 29 mai 1952. Son emplacement semblait être à l'origine celui d'une villa gallo-romaine située à une jonction(Othée-Herderen)qui rejoignait la célèbre chaussée romaine Bavay-Cologne. Les caractéristiques de seigneurie moyenâgeuse sont toutes ici rencontrées : chapelle, cimetière, moulin, colombier, cour de justice,souterrain, blasons.

 

Ferme De Brus, actuellement ferme Dupuis. La seigneurie De Brus semblait être la plus étendue. Cette très belle ferme en carré est très bien conservée et toujours en activité. Non loin se trouve l'ancien moulin.

 

 

La vieille tour :


Vieille tour hameau De Brus :

La démolition partielle de la première église se situe aux alentours de 1900. De cette paroisse primitive il ne reste que la tour. Cette tour surplombe le quartier De Brus et est entourée du vieux cimetière. Cette tour carrée et défensive date du début du XIIème siècle, elle fut remaniée au XVème siècle et agrandie au XVIème siècle. Sur la façade nord est encastré le monument à la mémoire du curé Ramoux. Elle fut classée comme monument le 14 septembre 1934. Elle est bâtie en partie de moellons de silex et de pierre de sable.

L'église saint-Victor actuelle :


Eglise saint-Victor de Glons :

L'église décanale est un édifice de style néo-roman en calcaire construit en 1893. Le mobilier qu'elle renferme provient en partie de l'ancienne église.Parmis les pièces les plus importantes : Les orgues attribués à Jean Baptiste Le Picard et Henri Museler, les fonts baptismaux de la fin du XVème siècle ou début XVIème siècle, avec leur couvercle de style néo-gothique surmonté d'un groupe illustrant le baptême du Christ. Ce bâtiment est assez imposant et se trouve au centre du village. Elle a subi de nombreuses dégradations et demanderait une rénovation importante, le projet est en cours. Elle sert toujours de lieu de culte, mais les offices sont moins nombreux qu'autrefois.Les orgues :Les orgues datent de la fin du XVIIIème siècle. C'est en 1804 après la réorganisation des paroisses que les orgues arrivent à l'église saint-Victor de Glons. Ils provenaient de l'église saint Georges en Feronstrée. Les orgues furent classés le 23 mai 1972. Ils sont de conception classique liégeois et furent restaurés de 1978-81 par la manufacture d'orgues Thomas de Ster-Francorchamps.

 

Les cloches :

 

Il y avait 3 cloches à l'origine. La cloche décimale donnée à l'église de Glons en avril 1399 par l'abbaye saint Laurent, elle reçu comme nom de baptème "Marie". Il est très rare de trouver des cloches de cette période dans nos régions car si elles n'avaient pas subi les avatars du temps elles disparurent souvent à la révolution française.La cloche communale entretenue par les paroissiens qui se nomme saint Victor. Ces deux cloches furent transférées de l'ancienne à la nouvelle église lors de sa démolition vers 1900. Cette deuxième cloche qui avait été refondue pour la dernière fois en 1769, fut à nouveau fêlée. A la fin du siècle dernier, la cloche fut réparée par l'entreprise Sergeys(fondeur de cloches). Une nouvelle cloche fut acquise pour la remplacer et la cloche réparée fut installée au milieu du rond-point en face de l'église où nous pouvons maintenant l'admirer. La troisième cloche, plus petite disparut lors de la révolution française.


Le curé Ramoux :
 

Gilles-Joseph-Evrard Ramoux naquit à Liège le 20 janvier 1750 et fut ordonné prêtre en 1773. Il fut nommé directeur et titulaire de la chaire rhétorique du collège épiscopal, par le prince-évêque Velbrück. Il professait des idées avancées pour l'époque. Avec d'autres il participa à la fondation de la société d'Emulation en juin 1779 dont il fut élu administrateur et bibliothécaire. A la mort de son protecteur(le prince-évêque Velbrück) en 1784, il fut nommé curé de Glons et le resta pendant plus de quarante-deux ans. Lors de la révolution française, quand on voulut imposer aux curés et vicaires le serment civique, Ramoux estima, en conscience, pouvoir le prêter de façon à assurer le maintien du culte dans sa paroisse. Ses heures de loisirs, il les consacrait à la botanique, à des recherches historiques, mais surtout à la poésie et à la musique. Il écrivit le "Valeureux Liégeois" à la demande de Lambert-Joseph de Donceel(commandant des milices liégeoises) qui souhaitait un hymne national "pour expulser des foyers de nos concitoyens les ennemis de la patrie qui ont osé y pénétrer". Le chant parut en 1790 et comprenait deux couplets et un refrain. La mélodie avait été empruntée à un air à la mode quelques dizaines d'années auparavant. Le curé Ramoux a également composé des poésies en français, en wallon, en latin, des pièces, mais peu d'oeuvres furent publiées. Il inventa également l'"ustèye", outil servant à fendre les fétus de paille en brins très fins, donnant ainsi une impulsion vigoureuse à l'industrie locale. Il s'éteignit le 8 janvier 1826. Il fut tout d'abord enterré au coin de son presbytère sous la gouttière de la sacristie. On l'exhuma plus tard pour lui donner une sépulture plus décente, mais on ignore aujourd'hui où se trouve sa tombe.
Son influence bienfaisante sur sa paroisse fit qu'on le baptisa le "bon curé" Ramoux. Une rue de Glons et une rue de Liège portent son nom.

Le tressage de la paille :
                                          
Le tressage de la paille occupait au siècle dernier une bonne partie de la population de la vallée du Geer. Cette industrie était si active qu'elle dominait le marché mondial des chapeaux de paille. Selon la légende le tressage de la paille naquit dans cette région au XIVème siècle, cette légende du cilice de paille conte le pèlerinage du seigneur De Brus et s'inscrit dans les contes et légendes de la Basse-Meuse. En fait il semblerait que c'est vers le milieu du XVème siècle que grâce à un règlement sur les métiers des retondeurs(charte de 1453) on parle du tressage de la paille qui semble alors déjà très répandu dans la vallée du Geer.
A la fin du XVIIIème siècle l'industrie de la paille va connaître une expansion fulgurante grâce à l'invention de l'"usteye" par le "bon curé" Ramoux et restera une industrie florissante pendant un siècle. L'"usteye" est un outil ingénieux et d'emploi facile permettant de fendre le fétu de paille dans le sens de la longueur en plusieurs brins. Il suffisait alors de tresser les brins (stous)que l'on humectait au préalable pour en faire des tresses. Avec ces tresses, on confectionnait les chapeaux de paille. Les chapeliers allaient dans les grandes villes de Belgique, de Hollande et de France et d'autres pays limitrophes vendre leur production. Ils partaient environs cinq mois en "campagne", pour les chapeaux de paille de janvier à mai. La concurrence de la main d'oeuvre d'Extrême-Orient,les droits de douane qui rendirent les articles plus chers que ceux de Chine et l'arrivée de machines qui tressaient parfaitement toutes sortes de matières dont la paille, mis fin à cette industrie dans notre région. La reconstitution d'un atelier avec les instruments utilisés pour les différentes opérations du tressage de la paille dans la vallée du Geer est visible dans une salle du Musée de la Vie Wallonne à Liège.

 

L'école sucrière et les premiers ingénieurs :



Au 19ème siècle, l'industrie sucrière belge était tributaire des ingénieurs et des techniciens étrangers (surtout allemands), pour assurer ses cadres et sa maîtrise. Afin de pallier ces inconvénients, la Société Générale des Fabriquants de Sucre de Belgique présidée par Victor Beaudouin, directeur de la Raffinerie Tirlemontoise, décida de fonder une école de chimistes et d'ingénieurs spécialisés en sucrerie.
C'est ainsi que naquit à Glons en 1889, l'Ecole Sucrière Belge. Trois ans plus tard, cette école fut agréée par l'état et prit le nom d'Institut Polytechnique de Glons. Les premiers ingénieurs techniciens furent formés à Glons en 1893. De nombreuses habitations de Glons servaient à cette époque de logements pour étudiants. En 1917, les troupes allemandes occupèrent l'Institut et détruisirent les archives. Mais les cours continuèrent, car l'Institut s'installa à Liège.(...)
En 1977, l'Institut Polytechnique fusionna avec deux autres instituts supérieurs: celui de Seraing, créé en 1953, et celui de Waremme, créé en 1956. Il prit le nom d'Institut Supérieur Industriel Liégeois, ISIL, et fut géré conjointement par la Ville de Liège et la Province de Liège sous la direction de M. Dangoxhe.
En 1989, l'ISIL passa sous la tutelle de la Province de Liège et devint l'Institut Supérieur de la Province de Liège.(...)
Très loin de ses origines sucrières, l'ISIL compte actuellement environ 600 étudiants et offre un large éventail de formations.

Quelques autres dates :
-La ligne du tram Glons-Kanne fut ouverte en 1893 et en activité jusque 1921.
-Le haut-Vinâve appartenait à la commune de Sluze (Sluizen), commune du Limbourg jusqu'en 1962.
-Les inondations dues aux fortes crues du Geer ont été nombreuses jusqu'à la fin du siècle dernier quand des travaux permirent enfin de résorber celles-ci.

L'usteye

César vainqueur de l'univers,

Te décerna le titre de brave,

Des romains tu brisas les fers,

Jamais tu ne vécus en esclave.

 

 

Valeureux Liégeois,

Fidèle à ma voix,

Vole à la victoire,

Et la liberté

De notre cité

Te couvrira de gloire.

 

Célébrons par nos accords

Les droits sacrés d'une si belle cause,

Et rions des vains efforts

Que l'ennemi nous oppose.

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